mardi 3 novembre 2015

Mise à jour de l'itinéraire

N'oubliez pas de consulter l'onglet "Itinéraire", nous avons mis à jour la route que nous avons empruntée jusqu'à maintenant. C'est plus facile ainsi de visualiser tout le chemin que nous avons parcouru !

Cactus et désert - Km 3570 à 4560

Nous partons du camping du Grand Canyon le 23 octobre au matin vers 10h, ce qui est plus tard que dans nos habitudes, mais nous avions rencontré deux cyclistes de Floride la veille et nous avons jasé avec eux. Un bon 130 km nous sépare de notre prochaine destination, Flagstaff. Nous empruntons une petite route en diagonale pour nous épargner du temps, mais il s'avère que cette route n'a pas d'accotement. Évidemment, les véhicules circulent vite et nous dépassent à grande vitesse. Ce fût une journée fraîche de 72 km qui nous mènera jusqu'à la Kaibab National Forest où nous passerons la nuit. Il n'y a pas beaucoup de pollution lumineuse dans les environs, le ciel est vraiment magnifique à chaque soir. Mais qui dit ciel sans nuage dit nuit froide ! Très froide même. Nous découvrirons du givre sur le double toit de la tente au matin.


Le lendemain, nous avons une longue descente qui nous attend ! Yéééé ! Mais attention, le vent de face que nous aurons nous ralentira tellement que nous devrons pédaler pour garder une bonne vitesse. En arrivant en ville à Flagstaff, nous voyons plein de monde déguisé dans les rues. Il y a des polices un peu partout et les gens, assez jeunes en fait, crient, font du bruit et ont l'air sur le party pas mal. C'est vraiment louche. On se demande qu'est-ce qui passe en ville ?! On demande à un passant et nous apprenons que c'est le «Tequila Sunrise», un party où les bars sont ouverts à partir de 5h du matin jusqu'au lendemain, 5h am. Eh bien, c'est un méchant long party ça !! Par après, nous irons faire changer nos chaînes de vélos qui sont vraiment usées. Cela paraît lorsqu'on passe d'une chaîne finie à une chaîne neuve ! Le soir venu, nous serons accueillis chez des membres de WarmShowers.


Comme on doit faire l'épicerie avant de quitter la ville, nous partons de Flagstaff à 9h45. Ce sera une assez longue journée. Nous resterons sur l'autoroute quelques jours, il y a un superbe accotement, l'asphalte est belle et roulante. Mais le VENT est puissant et DE FACE. Êtes-vous tannés qu'on vous parle toujours de la température et du vent ? Eh bien nous, c'est ce qui détermine une bonne journée d'une journée difficile et éreintante. Nous ferons tout de même 103 km avec une moyenne de 21,5. C'est pas si pire ? Imaginez si le vent avait été de dos...On aurait moins forcé et nous aurions fait peut-être du 30, 35 km/h...Bref, toujours est-il que nous dormirons dans un camping désaffecté en périphérie de la ville de Winslow.

Après une mauvaise nuit, en partie à cause des bruits de l'autoroute 40, nous arrêtons à l'entrée de la Petrified Forest National Park, que nous n'irons pas visiter, malheureusement. Il y a beaucoup de parcs nationaux qui sont près de notre route, mais nous ne pouvons pas faire des détours de 1 ou 2 jours à chaque semaine pour tous les voir. Nous avons tracé notre itinéraire pour aller visiter quelques parcs. Faire le tour des 390 parcs nationaux des États-Unis serait un tout autre voyage !
Bref, nous nous arrêtons tôt, à 15h après 84 km. Fatigués, on va monter la tente et faire une sieste de 2h. On se réveille et il fait presque nuit. On se fait à manger, on fait la vaisselle et on retourne se coucher.

Après une longue nuit de sommeil, on prend le large à 8h15. Il fait soleil, mais c'est frais. Rendus à St-John, tout près de la frontière avec le Nouveau-Mexique, on se renseigne sur les prochaines villes pour se réapprovisionner en eau et en nourriture. On essaie d'avoir toujours une ou deux journées de nourriture et il nous est jamais arrivé d'en manquer. On achète à l'avance, car on ne sait jamais ce qui peut arriver : des vents de face terribles, des côtes interminables, de la pluie, du froid, un bris mécanique, une blessure, etc. En tout cas, on change notre itinéraire. Nous voulions emprunter une route de gravier pour nous sauver de la distance, mais cela nous aurait plutôt ralenti. Notre vitesse aurait été plus lente et nous aurions dû traîner beaucoup d'eau (ce qui est très lourd). Nous prenons donc vers le sud vers Springerville sur la route 60. On y parvient après 113 km à 19h. Après 3 jours de saleté, nous cherchons un camping qui offre des douches. On n'en trouve pas et personne ne sait où il y en a. Super. Il est tard, on a faim, on est sales et il va commencer à faire nuit bientôt. Après quelques mauvaise expériences, on sait maintenant qu'il faut toujours se trouver un endroit où dormir avant la nuit. On pourrait rouler sur des cactus, sur des excréments frais, ou autre...
Finalement, François va nous trouver une douche chez une madame super gentille qui nous offre de nous laver dans son RV :) Parfait ! Vite fait bien fait, on se rend ensuite à notre camping de fortune trouvé plus tôt. Dans les parcs des villes, il y a souvent des arbres, des espaces verts et des tables à pique-niques. C'est là que nous fêterons notre 4000e kilomètre avec une bouteille de vin ! En théorie, nous sommes au milieu de notre voyage. C'est également le 60e jour que nous pédalons. Déjà...que le temps passe vite !

On quitte Springerville vers 10h. Il fait super froid et nuageux. On garde nos pantalons, doudounes, gants longs et tuque. Après une heure, on se dévêti un peu et on traverse au Nouveau-Mexique, notre 7e état ! On avance l'heure d'une heure et toute la journée, ce fût des «up and down». Très plate à faire en vélo. On ne réussit pas à garder une cadence régulière. On change de vitesse fréquemment et les descentes sont courtes, on ne peut pas se reposer. On pédale tout le temps. Le temps se couvre et il commence à pleuvoir. On va trouver refuge sous un abri à la station des Rangers à Quemado, après 82 km. Il sera tout de même 18h15 lorsqu'on va s'arrêter.


Après une nuit sous la pluie, on prend la route fatigués. Lorsqu'il pleut, on entend les gouttes de pluie tomber et souvent, cela nous réveille quelques fois dans la nuit et notre sommeil n'est pas très bon. Au matin, il fait froid et il pleut. Lorsqu'on dit froid, c'est environ 12 à 15 °C au plus chaud, car le matin, c'est entre 0 et 5 °C. Nous sommes entre 1600 et 2000 m d'altitude, donc même en plein désert au Nouveau-Mexique...ce n'est pas la canicule. Loin de là ! Ici, le désert, ça veut dire étendue où ne poussent que des arbustes et des cactus et où ne vivent que des animaux adaptés à ces températures drastiques. Le soleil est chaud et il tape le jour, mais le vent et la température nous refroidissent vite. On s'habille en cuissard et en chemise, mais dès qu'on arrête, c'est la doudoune (lorsqu'il ne pleut pas). Pour la journée du  29 octobre, on est habillé en pluie avec notre polar en dessous du manteau imperméable.
On monte et on descend, «up and down» à l'infini. Ce n'est que ça le Nouveau-Mexique ou quoi ? Avec un vent de face, s'il-vous-plaît.

** PS : Le météorologue qui nous a dit que les vents étaient toujours d'ouest en est...on attend toujours notre vent de dos !!!! **

On fait un arrêt à Pie Town pour le dîner. On se dit qu'il doit bien avoir de la tarte à vendre avec un nom de ville pareil ! Effectivement, la ville est renommée pour ses tartes depuis qu'elle existe. C'est aussi la dernière ville des États-Unis qui est traversée par la «Continental Divide», la ligne de partage des eaux. Plusieurs cyclistes empruntent cette route qui part de Banff et qui se rend jusqu'au Mexique. En tout cas, on se fait très bien accueillir dans ce petit restaurant. Ils sont habitués de voir des cyclistes et nous font remplir un «Guest Book», où nous inscrivons nos noms, note ville d'origine, notre périple, etc. La tarte est délicieuse et on se réchauffe avant de repartir. Nous arrivons à Datil à 19h10. Affamés, on mange 2 hamburgers chaque au resto du village (on avait vraiment faim !!). Il doit bien y avoir 60 habitants ici ! On va dormir dans un camping fermé où il n'y a pas d'eau. On se rationne, mais on aura soif toute la nuit car le souper était pas mal salé...


Après une nuit pluvieuse, on range la tente et la bâche qui sont détrempées. S'il y a une éclaircie pendant la journée, nous arrêterons pour faire sécher ce qui est mouillé. Habituellement, avec un grand vent, ce n'est pas très long. Environ 15 minutes et c'est sec. Malheureusement, ce ne sera pas le cas cette journée-là. Au matin, nous nous levons 45 minutes plus tard que prévu car nous n'avons pas entendu le cadran. Avec un sommeil de médiocre qualité depuis quelques jours et de longues journées sous la pluie et le froid, nous sommes fatigués. On partira à 8h45 pour 108 km jusqu'à Socorro. Ce sera une des journées les plus froides sous la pluie. En plus, c'est sur un «stretch» au milieu du désert, sous la pluie, sans aucun arbre où François va faire sa première crevaison. On ne peut même pas installer la bâche pour se protéger de la pluie. Ariane se disait : «Au moins, ce n'est pas moi qui doit enlever mes gants pour changer mon flat !». Mais à deux, on est parvenu à changer la chambre à air en 45 minutes. Ce ne sera pas un record de vitesse...et cela ne nous tentait pas du tout de mettre de la rustine quand tout est mouillé. Et sur trois crevaisons, il y en a deux qui sont directement reliées aux pneus éclatés sur le bord de la route. On était donc assez pompés contre les camionneurs qui changent leurs pneus et laissent les vieux éclatés sur le chemin, avec les tiges de métal qui dépassent du caoutchouc. Oufff...des fois se défouler peut faire du bien au moral.
On descend une longue pente jusqu'en ville où nous trouverons un RV Park pour prendre une longue douche chaude. Il pleuvra toute la nuit.

Au matin du 31 octobre, il fait gros soleil ! On fera tout sécher sur plusieurs cordes à linge. On ira aussi faire l'épicerie avant de partir à 12h20. On se dirige vers le sud sur une petit portion d'autoroute où nous aurons le vent dans le dos (malade !) pendant 15 km.  On oblique vers l'est sur la 380 où le vent restera puissant, mais sera de côté. Nous devrons traîner 5 gourdes d'eau pleine plus la poche de 4L toute la journée, car la prochaine source d'eau que nous croiserons est à plus de 120 km. Nous dormons dans un village qui s'appelle Bingham. Il est composé de deux maisons : une de chaque côté de la route ! On dormira sur le bord de la route.


Le matin du 1er novembre, le double toit de la tente est couvert de givre, de même que nos sacoches et tout ce qui est à l'extérieur de la tente. Encore à 2000 m d'altitude, les nuits sont froides. On part à 8h (en fait 9h, on recule l'heure ici aussi !) et on doit se rendre au moins à Capitan pour la nuit si on ne veut pas traîner de l'eau pour la moitié de la journée. On arrive à Carrizozo un peu avant midi, on mange un peu, on fait sécher la tente et on repart. On sera à Capitan à 18h, après 100 km de «up and down» sans beaucoup de repos. On dormira dans un camping gratuit qui nous a été recommandé par un monsieur rencontré un peu avant le village de Capitan. Il nous a même donné deux bières et des «pinons», des noix de pins cueillies à la main. Elles sont très populaires, on voyait plein d'écriteaux sur le bord de la route sans savoir ce que c'était. Maintenant, on sait c'est quoi et on a même pu y goûter :)

Le lundi 2 novembre, une très longue journée nous attend. On se lève à 5h45 et on est prêt à partir à 7h30. Nous devons nous rendre à Roswell, car avant cela, il n'y a rien. Peut-être y a-t-il des villes d'écrites sur la carte ou sur Google, mais ce sont des villages comme Bingham : deux ou trois maisons, pas de poste à gaz, ni dépanneur ou point d'eau. Finalement, la route est en pente descendante et nous arrivons à Roswell vers 15h, après avoir pris une pause d'une heure en chemin ! Enfin, la chaleur ! On est maintenant à 1100 m d'altitude. Ce sera notre journée la plus grosse en terme de kilomètres : 117,5 :) Cela paraît que ça fait deux mois que nous pédalons, nous sommes habitués. 


Après être arrivés si tôt en ville, on se rend à l'UFO Museum. Roswell, c'est quand même la ville où il y a supposément eu cet écrasement d'ovni en 1947 ! Il y a des aliens et des bonhommes verts partout en ville et dans les boutiques touristiques. Tout est en lien avec le thème des ovnis, c'est assez particulier. 

Nous prenons une journée de congé aujourd'hui, mardi le 3 novembre. Pour écrire le blogue, pour se reposer un peu et regarder notre chemin pour les prochaines semaines. Nous nous dirigeons vers le sud-est pour éventuellement longer la côte. Lorsqu'on regarde la carte des États-Unis, nous ne sommes pas encore au milieu, puisque nous sommes encore dans le fuseau horaire des montagnes. Le prochain État, le Texas, est complexe : si on regarde la carte de l'État, il y a tellement de routes et de villages ! Mais nous devrons nous renseigner, car probablement que la plupart d'entre eux ne sont que des Bingham, c'est-à-dire quelques maisons, tout au plus. Nous devrons faire attention à notre ravitaillement en eau et en nourriture.

On se souhaite un vent de dos, pas trop de pluie ni de canicule. Un peu trop difficile ? Ok, alors un vent d'ouest. Qui dure toute une journée. S'il-vous-plaît.